L'art de vivre à la Française

Au lendemain de son anniversaire, le Prince Amaury de Bourbon Parme n’a guère apprécié la nouvelle série Marie-Antoinette diffusée sur Canal +.

 

 Le 3 novembre 1963, les téléspectateurs découvraient Thierry la Fronde, ils n’allaient pas tarder à s’enthousiasmer pour l’histoire de ce jeune chevalier et de ses braves compagnons qui par fidélité au Roi de France secouaient le joug de l’occupant anglais. La série marqua son époque, Jean-Claude Drouot s’en souvient encore « C’est une série que le général de Gaulle adorait. Quelqu’un m’a rapporté une anecdote. Il était dans la voiture du général et était bloqué par une manifestation paysanne. À partir d’un certain temps, le général se tourne vers son aide de camp et dit : “on va faire venir Thierry la Fronde pour nous libérer.” »

        Neuf ans plus tard, Marcel Julian, l’un des scénaristes de La Grande Vadrouille, adaptait pour la télévision Les Rois maudits, le roman éponyme de l’académicien Maurice Druon, neveu de Joseph Kessel, l’auteur du Chant des partisans, hymne de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Ministre des Affaires culturelles en 1973 l’auteur de la saga contait l’histoire de la monarchie française de Philippe IV le Bel jusqu’à la guerre de Cent Ans. Il avait été inspiré par l’exécution au bûcher du templier Jacques de Molay lançant au Roi de France sa malédiction légendaire « Vous serez tous maudits jusqu’à la treizième génération ». Plus tard, pour écrire Game of Thrones le romancier américain George R. R. Martin y puisa son inspiration : « dans Les Rois maudits, il y a tout : rois de fer, reines étranglées, combats, trahisons, mensonges, tromperies, rivalités familiales, malédiction des Templiers, bébés échangés à la naissance, louves, péché et épées, chute d’une grande dynastie … le tout (enfin, presque) tiré directement des pages de l’histoire. Et croyez-moi, les Stark et les Lannister n’ont rien à envier aux Capets et aux Plantagenêts. »

          À propos de la dernière fiction Marie-Antoinette, Blaise de Chabalier souligne dans Le Figaro : “Tout n’est pas permis dans une fiction historique. La nouvelle création originale de Canal +, Marie-Antoinette, le montre à nouveau, sept ans après la série Versailles dans laquelle le Roi-Soleil était présenté comme une sorte de chef mafieux, la créatrice britannique Deborah Davis plaque des préoccupations féministes actuelles sur la princesse autrichienne tout juste mariée à Louis XVI. L’histoire sert alors de prétexte à des scènes à la fois ridicules et vulgaires, voire obscènes.” Dans son entretien, Evelyne Lever n’hésite pas à fustiger la série “il s’agit là d’une grotesque caricature. En tant qu’historienne, je suis gênée que des téléspectateurs puissent croire que cette série reflète fidèlement l’époque. Au contraire, la dauphine, puis la Reine, a des idées très classiques. Étonnement on ne s’intéresse pas à la femme victime de la Révolution, courageuse face à un destin tragique. On l’aurait pourtant oubliée si, par exemple, elle était morte accidentellement en 1789.

Jadis les fictions étaient conçues comme des divertissements se limitant à romancer la vérité historique et à promouvoir éventuellement les valeurs moyenâgeuses de la chevalerie, de la masculinité (vaillance, autorité, galanterie,…) et de la féminité (sensibilité, élégance, douceur,…). Désormais, l’histoire est présentée à l’aune de la bien-pensance, elle doit donc être conceptualisée pour être conforme aux normes idéologiques d’aujourd’hui, une manière d’être déjà dénoncée en 1793 « Notre patrie à nous, ce sont nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre Foi, notre terre, notre Roi… Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Pour eux, la Patrie semble n’être qu’une idée ; pour nous elle est une terre. Ils l’ont dans le cerveau ; nous l’avons sous les pieds…» ainsi parlait François-Athanase de Charette que nous retrouverons au cinéma dans “Vaincre ou Mourir“, première réalisation cinématographique du Puy du Fou en partenariat avec …Canal + et Studiocanal, avant-première le 8 décembre 2022 (sortie nationale le 25 janvier 2023).

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

 

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