L'art de vivre à la Française

Discours d’Emmanuel Macron lors de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris

Le 7 décembre 2024, lors de la cérémonie de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron a fait un discours inhabituel citant saint Louis, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV…et la conversion à la foi catholique de Paul Claudel le jour de Noël tout en parlant plusieurs fois de NOTRE cathédrale :

Je me tiens devant vous, avant que ne commence la liturgie, pour vous dire la gratitude de la Nation française.

Gratitude à l’égard de tous ceux qui ont sauvé, aidé et rebâti Notre-Dame de Paris. Gratitude à l’égard de tous ceux qui sont présents, au moment où nous nous apprêtons à la rendre aux catholiques, à Paris, à la France et au monde entier.

Oui, ce soir, les cloches de Notre-Dame sonnent à nouveau et l’orgue dans un instant s’éveillera.

Musiques d’espérance, familières aux Parisiens, à la France et au monde.

Les cloches de Notre-Dame sonnent à nouveau, qui ont scandé les heures du jour, et celles de l’histoire.

Elles sonnent, comme elles ont sonné pour les onze rois qui ont vu s’élever la cathédrale.

Pour saint Louis rapportant d’Orient la Couronne d’épines.

Pour Henri IV pansant la blessure des guerres de Religion.

Pour le voeu de Louis XIII et les victoires de Louis XIV.

Pour Napoléon se sacrant lui-même, un matin de décembre 1804.

Pour Victor Hugo, déambulant, rêveur, cherchant les yeux levés l’ombre de Quasimodo.

Pour Claudel, ployé au pied d’un pilier, revenu à l’espérance, un soir de décembre 1886.

Pour annoncer aux résistants de Paris l’arrivée du général Leclerc et des siens, puis pour célébrer la libération aux côtés du général De Gaulle.

Pour les adieux de la France à ses génies, à ses soldats, à ses grands hommes.

Oui, elles sonnent, elles qui ont accompagné notre histoire. …/…

Et ces heures de combat face au feu, la décision de lui laisser sa part, et ces minutes désespérées où tout pouvait partir, où la pierre, le bois, les vitraux auraient pu disparaître.

Durant ces heures, il s’est trouvé des étudiants descendus de la montagne Sainte-Geneviève, pour entonner des chants.Les promeneurs à Timesquare pour s’arrêter, en larmes, devant les premières images.

Et de Rome à Moscou, des croyants de partout venus se réunir devant nos ambassades. …/…

Il y eut surtout de la bravoure.

Celle de ces sapeurs-pompiers, et de leurs chefs, envoyés pour une dernière tentative, plus dangereuse encore que les autres.

Ces hommes, escaladant la façade, plongeant dans le feu afin d’empêcher les seize cloches de tomber, et avec elles toute la cathédrale.

À 22h47 a retenti ce message : nous sommes maîtres du feu.

Nos pompiers reprenaient l’avantage. Et il n’y eut, cette nuit-là, aucun mort.

Vers minuit, nous avons ouvert le grand portail.

La flèche n’était plus. Le transept effondré. Le plomb continuait de couler partout, par flammèches. L’eau. Une odeur âcre, la croix et la pieta, qui apparaissaient dans un éclat singulier.

Et la Vierge au pilier, intacte, immaculée, à quelques centimètres à peine de la flèche tombée.

Notre-Dame de Paris était sauvée ; défigurée, mais sauvée par la bravoure, le courage de ces hommes. …/…

Notre cathédrale nous rappelle que nous sommes les héritiers d’un passé plus grand que nous, qui peut chaque jour disparaître, et les acteurs d’une époque que nous avons à transmettre.

Notre cathédrale nous dit combien le sens, la transcendance, nous aident à vivre dans ce monde.

Transmettre, et espérer.

Tel est le sens de ce travail, et de notre présence ce soir.” …/…

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