Buckingham Palace vient d’annoncer que le Couronnement de Sa Majesté le Roi Charles III se tiendra le samedi 6 mai 2023 à l’abbaye de Westminster à Londres et qu’elle sera conduite par l’Archiprêtre de Canterbury. Le christianisme a profondément marqué de son empreinte la cérémonie du Couronnement. Comme le rappelle le “Bulletin du Centre de recherche du Château de Versailles” : “La consécration par onction, rituel ecclésiastique rappelant l’onction de Saül et de David, et, selon la croyance, conférant au roi la grâce de Dieu, rendait sa personne sacrée. Le premier exemple que l’on connaît en Angleterre remonte à 787, quand le roi Offa de Mercie, qui avait obtenu la suprématie sur les autres rois d’Angleterre, fit oindre son fils Ecgfrith – peut‑être par un des deux légats que le pape avait envoyés en Angleterre l’année précédente – dans l’espoir d’assurer sa succession. Puis Eardwulf, roi de Northumbrie, fut oint en 796. Ce rite, approuvé par la papauté, est devenu la norme en Angleterre à partir du xe siècle, tandis que les rois d’Écosse, qui demandèrent ce privilège d’onction pour consolider leur indépendance par rapport à l’Angleterre, ne l’obtinrent du pape qu’en 1329. Jusqu’au couronnement d’Henri Ier en 1100, les rois d’Angleterre reçurent l’onction comme les évêques, sur la tête, mais l’ordre pour le couronnement de ce roi prescrivait qu’il devait aussi recevoir l’onction sur la poitrine, les omoplates, les mains et les coudes. Le jeune roi Édouard VI la reçut également sur les pieds. Aujourd’hui, l’onction se limite à la tête, à la poitrine et aux mains. Même après la Réforme, le rite de l’onction a conservé de l’importance et un souverain ayant reçu l’onction continuait à être considéré comme sacré. Aussi Élisabeth Ière hésita-t-elle longuement à ordonner l’exécution de Marie Stuart parce que cette dernière avait reçu l’onction. Une des manifestations de l’approbation divine censée être confirmée par l’onction était la pratique du toucher des écrouelles, appelées « the king’s evil », que le roi était ainsi censé guérir. Venue de France au début du xiie siècle, cette pratique a perduré jusqu’au règne de la reine Anne, au début du xviiie siècle. Cet état sacré et semi-religieux du roi était confirmé par le port, lors du sacre, de vêtements sacerdotaux et ce au moins depuis le xiie siècle. Après l’onction, le souverain recevait la tunique, puis l’étole et enfin la dalmatique, ou manteau impérial. La dalmatique actuelle a été réalisée pour le couronnement de Georges IV en 1821. L’ampoule en forme d’aigle contenant l’huile pour l’onction a été fabriquée pour le couronnement de Charles II en 1661, car l’on avait perdu l’ancienne, qui était en pierre et très petite, en 1649. Bien que la cuillère date du xiie siècle, il n’est pas fait mention de son usage avant le xviie siècle, pour le couronnement de Jacques Ier en 1603.” Traditionnellement, on a coutume de dire que ce serait Thomas Beckett (1118-1170) devenu pour l’Eglise catholique saint Thomas de Canterbury, qui lors de son exil au royaume de France aurait reçu de la Sainte Vierge une fiole d’huile sainte. Les rois français donnèrent à l’Angleterre une partie de son âme et de ses coutumes. Ainsi, avant de mourir, Edouard le Confesseur désigna Guillaume, duc de Normandie comme son successeur. Toutefois, à sa mort en 1066, Harold n’accepta la volonté du défunt et se fit couronner. Guillaume le Conquérant traversa alors la Manche prêt à en découdre et remporta la bataille à Hastings pendant que le félon rendit son âme à Dieu. Guillaume choisit d’être couronné à Westminster en raison de la présence du tombeau d’Édouard le Confesseur. Dès lors, tous les rois d’Angleterre y furent couronnés, par coutume au début, comme pour tous les comtes d’Anjou et du Maine connus sous le nom de Plantagenêt (Henri II, Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre), puis par droit. Il en sera ainsi le samedi 6 mai 2023. Nicolas Chotard, Président des Lys de France.
Après avoir conduit sa mission divine de faire sacrer Charles VII à Reims, Jehanne d’Arc est arrêtée, livrée aux anglais et aux flammes du bûcher à Rouen le 30 mai 1431. “La Perfide Albion” compléta l’affront le 17 décembre avec le sacre à Notre-Dame de Paris de l’enfant-roi de 10 ans, Henri VI, roi d’Angleterre recevant alors le titre illégitime d’Henri II, roi de France.
|