L'art de vivre à la Française

Catégorie : Éditos

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Louis XVII, “l’oublié” du Temple

Marie-Antoinette et ses enfants en 1787

par Elisabeth Louise Vigée Le Brun

La reine tient sur ses genoux le duc de Normandie (Louis XVII, 2 ans), à sa droite Madame Royale (Marie-Thérèse, 9 ans), à sa gauche le Dauphin (Louis-Joseph, 6 ans, mort le 4 juin 1789 à la veille de l’ouverture des Etats Généraux et de la Révolution française). Il entrouvre le rideau du berceau vide, il s’agit de celui de Madame Sophie, née le 9 juillet 1786, morte le 19 juin 1787.

    Chaque premier dimanche du mois, en fin d’après-midi, une messe est célébrée à la chapelle royale du château de Versailles. Aucune « chance » donc pour que sa célébration coïncide avec une date anniversaire de la mort d’un des membres de la dernière famille royale versaillaise : Louis XVI a été assassiné un 21 (janvier), Marie-Antoinette un 16 (octobre) et leur fils, le dauphin, « l’oublié » du Temple et de la mémoire, a été déclaré mort le 8 juin 1795 à l’âge de 10 ans dans la cellule de sa prison.

Samedi 8 juin 2024, le château de Versailles était en fête avec son grand Bal Masqué, son ambiance clubbing, ses animations extravagantes et ses 2 500 participants déguisés en petits marquis et en Marie-Antoinette, entretenant ainsi l’image d’une monarchie désinvolte. Il est probable qu’aucun des fêtards a eu une pensée pour le jeune Louis XVII, ce monde hédoniste ayant abandonné l’être pour l’avoir et le savoir pour le paraître.

Après la visite de l’exposition temporaire “Louis XVI, Marie-Antoinette & la Révolution, la famille royale aux Tuileries (1789-1792)” aux Archives Nationales le 14 octobre 2023 nous avions pèleriné vers le square du Temple, le lieu de leur “embastillement”. Nous nous étions arrêtés au portail d’entrée de ce qui est devenu un jardin public soulignant à cette occasion la raison d’être des Lys de France : une Société savante au service de la vérité historique contrairement à celle, partielle et édulcorée, diffusée sur la borne de la Ville de Paris : « la Tour du Temple est la dernière demeure (sic !) de Louis XVI et du dauphin Louis XVII. »

Aujourd’hui Molière pourrait réécrire sa célèbre phrase de Tartuffe en « Couvrez ces crimes que je ne saurais voir, nos âmes en seraient blessées ». En effet, alors que la violence faite aux femmes est une cause majeure, on a semble-t-il volontairement oublié d’y mentionner les femmes prisonnières, martyrisées par la Révolution française : Marie-Antoinette, Madame Elisabeth, sa belle-sœur, toutes les deux guillotinées injustement, et Marie-Thérèse, la fille du roi et de la reine, la seule survivante de cet enfer. Dans son journal de jeune adolescente de 16 ans, Madame Royale avait dénoncé les dures conditions d’incarcération de son jeune frère : « on avait eu la cruauté de laisser mon malheureux petit frère tout seul, barbarie inouïe de laisser un malheureux enfant de 8 ans seul, enfermé dans sa chambre sous verrous et clefs, n’ayant aucun secours et qu’une mauvaise sonnette qu’il ne tirait jamais aimant mieux manquer de tout que de demander à ses persécuteurs. Il était dans un lit qui ne fut pas fait de 6 mois, mon frère n’ayant pas la force de le faire. Les punaises et les puces le couvraient, son linge et sa personne en étaient pleins. Ses ordures restèrent dans sa chambre, jamais il ne les jetait ni personne non plus, on ne pouvait pas tenir dans sa chambre par l’odeur infecte. La fenêtre n’était jamais ouverte, ce malheureux mourait de peur ; mais ne demandait jamais rien. Il passait sa journée sans rien faire, et cet état où il vécut fit beaucoup de mal à son moral et à son physique, ce n’est pas étonnant que sa santé se soit dans la suite dérangée…/…Il était toujours près du feu et on ne pouvait pas l’en tirer, il n’aimait pas marcher, sa maladie étant déjà bien commencée et ses genoux s’enflant toujours de plus en plus. Ses forces diminuaient, son esprit même s’en ressentait. Il se consumait comme un vieillard…/…La fièvre le prit et ses forces diminuant toujours il expira doucement, sans agonie. Il avait beaucoup d’esprit mais sa prison lui avait fait beaucoup de tort et même s’il eût vécu il y aurait eu à craindre qu’il ne devînt imbécile. Il avait toutes les bonnes qualités de son père. Il aurait été un grand homme car il avait du caractère, aimait bien sa patrie et les grandes choses à exécuter. »  

Pour avoir été séparé de sa famille, rappelée à Dieu par une mort violente sur l’échafaud, orphelin de leur amour, Louis XVII, malgré un suivi médical, serait donc mort de chagrin ! En Vendée, Charette rompit la pacification établie par le traité de La Jaunaye (17 février 1795). Il est dit qu’un accord secret avait prévu la libération de l’Enfant-Roi.

 

                                                           Nicolas Chotard,
                                                                    Président des Lys de France.

                                                           Trésorier de la Chouannerie du Maine

La Pentecôte

La Pentecôte de Jean-Baptiste Jouvenet, œuvre commandée par Louis XIV pour la voûte de la tribune de la Chapelle Royale de Versailles.

Le baptême de Clovis vers 496 sera l’acte fondateur de l’entrée de la France dans la civilisation chrétienne. Puis au Moyen-Âge, viendra le temps des baptiseurs de cathédrales avec leurs flèches qui font lever les yeux et monter les âmes vers les Cieux. La piété s’impose au royaume des lys. À Domrémy, une bergère entend les voix célestes de l’archange saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite. Avant d’entreprendre sa merveilleuse épopée et mission de conduire le “gentil dauphin” à Reims, la frêle mais courageuse jeune femme de 17 ans traverse sa Lorraine natale occupée pour aller se recueillir à Saint-Nicolas-de-Port devant la relique de saint Nicolas, il sera son saint protecteur.

 

La France est bel et bien « Fille ainée de l’Eglise », le Ciel veille sur sa destinée. Le 3 novembre 1637, la Sainte Vierge apparait au Frère Fiacre, augustin de Montmartre. Elle lui annonce qu’un  héritier au Trône de France naîtra à l’issue des trois neuvaines de prières qui devront être réalisées à Notre-Dame de Grâces de Cotignac, à Notre-Dame de Paris et à Notre-Dame des Victoires à Paris. La dernière se termine le 5 décembre 1637 : 9 mois plus tard, le 5 septembre 1638 au château de Saint-Germain-en-Laye Anne d’Autriche donne naissance à Louis Dieudonné. Le 20 février 1660, Louis XIV se rend en pèlerinage à Cotignac remercier la Sainte Vierge du don de sa naissance. La dernière œuvre du “Roi Très chrétien” sera la construction de la Chapelle Royale, chef d’oeuvre de beauté.

 

Cette fabuleuse chrétienté vivante millénaire sera interrompue au XVIIIe siècle, détrônée par les idées nouvelles, matrice de la nouvelle société dépourvue de Dieu. En 1777, Joseph II se rend à Versailles, jadis l’empereur du Saint-Empire Romain germanique se serait arrêté à Senlis à la collégiale royale Saint-Frambourg (Saint-Fraimbault) édifice fondé vers 500 par Hugues Capet et se serait agenouillé devant les saintes reliques de la Passion, mais l’adepte des Lumières, préférera aller au village voisin d’Ermenonville y rencontrer, non pas son Seigneur, mais son idole Jean-Jacques Rousseau. Le parc du philosophe devient un lieu de “pèlerinage”, on peut y croiser Mirabeau, Robespierre et en 1780, Marie-Antoinette y trouve l’inspiration de son Hameau de la Reine.

 

Depuis la Guerre d’indépendance américaine en 1776, le monde est entré dans une ère nouvelle, le roi semble l’ignorer ou le sous estimer en convoquant les Etats Généraux faisant alors entrer “les loups dans la bergerie”. Le 4 mai 1789, l’assemblée s’ouvre par une procession puis une messe du Saint-Esprit, mais l’Esprit-Saint est impuissant quand le ver est dans le fruit avec des députés acquis aux idées nouvelles. Certes son vicaire bénira l’assistance mais probablement sans la bénédiction du Très-Haut qui verra sa Maison fermée au culte, la suppression du calendrier chrétien et la persécution des religieux suivant la maxime de Voltaire « d’écraser l’infâme ».      

Notre civilisation chrétienne, trésor d’humanité, est bien fragile et ne peut pas aller à l’encontre d’une société contestant l’ordre social chrétien depuis plus de deux siècles.    

Bonne fête de Pentecôte      

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

L’ordre de Saint-Michel est un ordre de chevalerie fondé en 1469 par Louis XI, son siège était au Mont-Saint-Michel. Sa fête est le 29 septembre, jour des anges, saint patron du royaume de France, aboli à la Révolution française il devient un ordre dynastique de la branche aînée des Bourbons. Depuis 1929, il n’y eu que 10 récipiendaires.

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