La France est bel et bien « Fille ainée de l’Eglise », le Ciel veille sur sa destinée. Le 3 novembre 1637, la Sainte Vierge apparait au Frère Fiacre, augustin de Montmartre. Elle lui annonce qu’un héritier au Trône de France naîtra à l’issue des trois neuvaines de prières qui devront être réalisées à Notre-Dame de Grâces de Cotignac, à Notre-Dame de Paris et à Notre-Dame des Victoires à Paris. La dernière se termine le 5 décembre 1637 : 9 mois plus tard, le 5 septembre 1638 au château de Saint-Germain-en-Laye Anne d’Autriche donne naissance à Louis Dieudonné. Le 20 février 1660, Louis XIV se rend en pèlerinage à Cotignac remercier la Sainte Vierge du don de sa naissance. La dernière œuvre du “Roi Très chrétien” sera la construction de la Chapelle Royale, chef d’oeuvre de beauté.
Cette fabuleuse chrétienté vivante millénaire sera interrompue au XVIIIe siècle, détrônée par les idées nouvelles, matrice de la nouvelle société dépourvue de Dieu. En 1777, Joseph II se rend à Versailles, jadis l’empereur du Saint-Empire Romain germanique se serait arrêté à Senlis à la collégiale royale Saint-Frambourg (Saint-Fraimbault) édifice fondé vers 500 par Hugues Capet et se serait agenouillé devant les saintes reliques de la Passion, mais l’adepte des Lumières, préférera aller au village voisin d’Ermenonville y rencontrer, non pas son Seigneur, mais son idole Jean-Jacques Rousseau. Le parc du philosophe devient un lieu de “pèlerinage”, on peut y croiser Mirabeau, Robespierre et en 1780, Marie-Antoinette y trouve l’inspiration de son Hameau de la Reine.
Depuis la Guerre d’indépendance américaine en 1776, le monde est entré dans une ère nouvelle, le roi semble l’ignorer ou le sous estimer en convoquant les Etats Généraux faisant alors entrer “les loups dans la bergerie”. Le 4 mai 1789, l’assemblée s’ouvre par une procession puis une messe du Saint-Esprit, mais l’Esprit-Saint est impuissant quand le ver est dans le fruit avec des députés acquis aux idées nouvelles. Certes son vicaire bénira l’assistance mais probablement sans la bénédiction du Très-Haut qui verra sa Maison fermée au culte, la suppression du calendrier chrétien et la persécution des religieux suivant la maxime de Voltaire « d’écraser l’infâme ».