Michèle Virol propose une « biographie intellectuelle » du grand ingénieur et dévoile un aspect encore peu connu du personnage. Sébastien Le Prestre ne fut pas seulement l’architecte militaire de Louis XIV, bâtisseur de la « ceinture de fer » et preneur de places fortes. Maniant la règle, le compas et la plume avec une égale dextérité, il produisit une œuvre écrite considérable : mémoires, traités, agendas, correspondances etc. Elle met en lumière l’unité profonde de la pensée de Vauban. Ainsi se découvre la « structure mentale » matricielle qui façonne les cinq facettes d’un même esprit : « l’homme de science », « le poliorcète », « l’administrateur », « l’arithméticien » et « l’homme d’État ».
Les agendas, les brouillons et la correspondance montrent aussi clairement que Vauban est resté en toutes circonstances un homme de terrain, fortement attaché à l’observation empirique et à la collecte de données chiffrées. Sur le plan théorique, l’ingénieur partage les convictions populationnistes qui ont cours chez plusieurs de ses contemporains – Fénelon, Boisguilbert ou Saint-Simon. Il fait du roi, père et nourricier de ses sujets, le grand ordonnateur du royaume. Il conseille ainsi au monarque plusieurs « redressements » nécessaires : régler le commerce des grains, dont les dysfonctionnements sont cause de la « cherté des bleds »; préserver la forêt du Domaine dont il juge la situation critique; stimuler le développement des manufactures. En matière économique comme en matière militaire, le « pré carré » doit reposer sur un double principe de cohérence et de continuité. Espace de circulation, le territoire national est rendu contigu par une monnaie active et saine, par des voies d’eau que Vauban souhaiterait plus nombreuses et par un nouveau système fiscal, efficace et équitable, proposé dans le fameux Projet de Dîme royal (1707).
En conseillant le Prince, Vauban acquiert la dimension d’un « homme d’État ».
Louis XIV et Vauban, commissaire général des fortifications du royaume, ont entretenu une correspondance pendant quinze années, de la mort du ministre Louvois en juillet 1691 jusqu’en 1706, peu avant le décès de l’ingénieur.
Michèle Virol a travaillé sur leur correspondance conservée aujourd’hui dans trois fonds d’archives (Service de la Défense à Vincennes, fonds privé Rosanbo et fonds d’Aunay aux archives départementales de la Nièvre), soit 144 lettres (45 émanant du roi et 99 de Vauban) dont beaucoup étaient inédites. La correspondance montre des échanges très détaillés notamment sur les guerres, leurs dangers et les solutions choisies. Franchise de l’un et confiance de l’autre autorisent même certains débats sur des sujets assez éloignés de la fortification et des sièges. Certain de son dévouement, le roi laissait Vauban s’exprimer avec une totale liberté, lui permettant d’être l’un des rares grands serviteurs qui ait osé formuler son désaccord à propos de certaines décisions royales d’une importance stratégique pour le royaume.
https://www.babelio.com/auteur/Michele-Virol/154924
“Vauban en héritage” (émission “des Racines et des ailes”)
https://www.youtube.com/watch?v=2jaNcdN2hbk
Michèle VIROL
– Vauban, de la gloire du roi au service de l’Etat 18 € (+ port 5 €)
– Vauban, architecte de la modernité ? 29 € (+ port 5 €)
– Louis XIV et Vauban, correspondances et agendas 26,50 € (+ port 5 €)
Arnaud d’AUNAY
– Avec Vauban (BD) 15,90 € (+ port 5 €)
Le cocktail-dînatoire sera proposé dans des pièces Gien de la collection “la routes des Indes” dessinée par Arnaud d’Aunay, peintre-voyageur.
https://www.gien.com/fr/faiencerie/arnauddaunay/
Vous pourrez y savourer, en autres, le fameux Gouda Vauban, affiné dans les caves de la Citadelle d’Arras.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.