Actuellement, la Manufacture des Gobelins présente une magnifique exposition sur le dernier sacre. On ne peut être qu’émerveillé par tant de beauté et d’avoir une pensée pour le prince Lev Nikoliaevitch Mychkine, personnage d’un roman de Dostoïevski, qui affirmait que « La beauté sauvera le monde »
Le sacre puisait sa beauté dans le christianisme. Pour beaucoup la beauté se résume à l’apparence extérieure, mais comme l’a si bien dit Mgr Michel Aupetit au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris : « Nous avons perdu la beauté de l’écrin, mais nous n’avons pas perdu le bijou qu’elle contenait : le Christ présent dans sa Parole et dans son Corps livré pour nous. Construire l’Eglise de Paris, c’est d’abord faire grandir les fidèles dans la joie d’annoncer l’Evangile. C’est le vrai défi, là où nous avons besoin de la grâce de Dieu. Le reste, ce sont des pierres, fruits du génie humain, mais elles n’ont de sens que parce qu’elles portent l’homme à la prière. Si j’avais une cathédrale et pas de fidèles, je n’aurais plus de raison d’être évêque ! »
Jusqu’en septembre 2025, ce « bijou » est présent à l’abbaye du Port-du-Salut à Entrammes en Mayenne, témoin vivant de l’héritage spirituel de la Restauration (1814-1830).
Chassés à la Révolution française, exilés en Allemagne, les moines attendirent la chute de l’Empereur pour revenir en France. L’homme du Concordat (1801) n’inspirait pas confiance, c’était celui du kidnapping du pape (1809), les moines préférant aussi le 15 août prier la Sainte Vierge, patronne de France depuis le voeu de Louis XIII que « Saint Napoléon » selon le décret du « fils de la Révolution ».
Le 20 août 1814, le futur supérieur Dom Bernard de Girmont rencontrait Louis XVIII qui plaçait le premier couvent cistercien créé après la Révolution sous sa protection. À partir de 1822, le baron Marie-Joseph de Géramb, ancien chambellan de l’empereur d’Autriche retiré à l’abbaye, dirigeait la rénovation et l’agrandissement de l’abbatiale. Charles X y apportait son obole de 2 400 francs (environ 5 300 € selon la valeur des choses dans le temps).
Joyeuse et sainte fête de Pâques
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France |