Dimanche matin, le pape prit la destination de l’île de Beauté et posa son avion sur l’aéroport d’Ajaccio-Napoléon-Bonaparte baptisé ainsi en souvenir peut-être de ses faits d’armes comme celui du kidnapping du pape Pie VII en 1809, le gardant captif pendant cinq ans. En ayant refusé une semaine plus tôt l’invitation aux cérémonies de la réouverture de Notre-Dame de Paris le souverain pontife a perpétué une tradition de liens particuliers entre la papauté et la cathédrale.
Ainsi, si on a retenu que le pape Alexandre III est venu en 1163 poser la première pierre de la nouvelle cathédrale, on a un peu oublié que sa présence s’inscrivait aussi par reconnaissance envers le roi de France, son protecteur. En effet, le 1er septembre 1159 à la mort du pape Adrien IV, il est élu pape par une majorité de cardinaux et selon la Tradition par le Saint-Esprit. Mais son élection est contestée par le Saint-Empire romain germanique de l’empereur Frédéric Barberousse. Ottaviano, son candidat vaincu, ayant rassemblé les troupes armées devint pape, plus exactement antipape, par acclamations sous le nom de Victor IV (signifiant étymologiquement « le vainqueur ») contraignant alors Alexandre III, le pape légitime, à s’exiler en France et à se mettre sous la protection du roi Louis VII.
Comme le rappelle Vatican News, site officiel du Vatican : « Six siècles, plus tard, la première visite d’un Pape dans l’édifice une fois construit s’inscrira dans un contexte historique beaucoup plus politique et quelque peu ambigu. En 1804, le Pape Pie VII est “invité” par Napoléon à célébrer le couronnement de l’empereur. L’évêque de Rome, qui effectue alors une vaste tournée de plusieurs mois en France, se trouve quelque peu instrumentalisé par l’empereur, soucieux d’asseoir sa suprématie en Europe par le sceau du pouvoir spirituel. Mais cette visite de Pie VII s’inscrit aussi dans une résurrection de la foi catholique en France, symbolisée par le retour au culte catholique, deux ans plus tôt, d’une cathédrale qui avait perdu sa sacralité durant les années de la Révolution française et avait été largement vandalisée. Devenue “temple de la déesse Raison”, puis simple entrepôt, elle avait alors échappé toutefois à la démolition qui avait été envisagée par certains leaders révolutionnaires. Selon certains historiens, Robespierre avait en réalité fait le choix d’épargner cette cathédrale pour éviter une révolte des catholiques. »
Le 12 septembre 2008, Benoît XVI, dernier pape à avoir honoré de sa présence Notre-Dame de Paris, déclara : « La cathédrale Notre-Dame demeure à juste titre l’un des monuments les plus célèbres du patrimoine de votre pays. Les reliques de la Vraie Croix et de la Couronne d’épines, que je viens de vénérer, comme on le fait depuis saint Louis, y ont trouvé aujourd’hui un écrin digne d’elles, qui constitue l’offrande de l’esprit des hommes à l’Amour créateur.»
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France. |