L'art de vivre à la Française

La République et le roi

Sous le règne d’Henri IV, la notion de République remplace celle de res publica

Un des plus beaux portraits d’Henri IV. Noblesse et autorité émanent du visage de cet homme de 41 ans, que son intelligence politique et son courage viennent de porter au faite de sa gloire.” Extrait du livre Henri IV raconté par François Bayrou, professeur agrégé de lettres classiques, ancien ministre.

    L’Empire libéral s’achève le 4 septembre 1870 à Sedan, la capitulation et la capture du va-t-en-guerre Napoléon III jettent la France dans le chaos. Les insurgés se répandent dans Paris, le Palais Bourbon est envahi. Les députés républicains entérinent la chute de l’aigle impérial et la République est proclamée.

En 2020, à l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de sa proclamation au Panthéon, le Président de la République déclara : « La France, écrivait Marc BLOCH, est la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J’ai bu aux sources de sa culture. J’ai fait mien son passé. Je ne respire bien que sous son ciel et je me suis efforcé à mon tour de la défendre de mon mieux ». C’est tout cela entrer en République française. Aimer nos paysages, notre histoire, notre culture en bloc, toujours. Le Sacre de Reims et la Fête de la Fédération, c’est pour cela que la République ne déboulonne pas de statues, ne choisit pas simplement une part de son histoire, car on ne choisit jamais une part de France, on choisit la France. La République commence, vous l’avez compris, bien avant la République elle-même, car ses valeurs sont enracinées dans notre histoire. Et devenir Français, c’est l’épouser toute entière et c’est aussi épouser une langue qui ne s’arrête pas à nos frontières, vous le savez parfaitement, mais qui fut aussi l’un des ciments de notre nation. » …/…« Notre langue est le berceau de la République, bien avant qu’elle ne soit proclamée par les conventionnels de 1792, parce que la République prend forme déjà dans les textes de BODIN à la Renaissance. » Emmanuel Macron rendit un surprenant hommage à Jean Bodin (1530-1596). Le juriste rallié à Henri IV considérait que la souveraineté qui “gît en un seul prince” fondait la République.

 Comme le précise le professeur Philippe Sueur dans son ouvrage universitaire « Histoire du droit public français, XVe-XVIIIe siècle – la constitution monarchique » : « au cours du XVIe siècle et sous l’influence de l’humanisme, c’est l’expression res publica, la « chose publique » des Romains, qui fut utilisée par les publicistes jusqu’à Jean Bodin, Les Six Livres de la République (1576). La République est conçue, plus ou moins confusément, comme communauté d’intérêts publics et patrimoine commun à l’ensemble des citoyens indépendamment d’une forme de régime politique (monarchie, aristocratie ou démocratie). À partir du milieu du XVIe siècle, le terme Etat marque la stabilité, la permanence, la continuité à laquelle chacun aspire, il traduit une nouvelle organisation politique qui s’oppose à la féodalité ou au désordre (NDLR : de 1560 à 1598, les guerres de religions ravagent le royaume). Largement employé par les juristes protestants, après 1570, il passa définitivement dans le langage officiel sous le règne d’Henri IV, …/…, pour se substituer à celui de res publica. L’Etat apparaît bien comme la communauté politique intégrale, associant gouvernants et gouvernés sous une même loi dans le cadre d’institutions réglées. En ce sens, l’Etat implique la durée et l’ordre, il indique que, transcendant la personne du gouvernant, une personne morale demeure immuablement.

L’Etat ne se confond ni avec le roi, ni avec ses intérêts privés. Par la pérennité de ses fonctions, il ne peut s’incarner dans un mortel ainsi que l’atteste Dangeau, rapportant dans son Journal, le 25 août 1715, la phrase de Louis XIV sur son lit de mort : « Je m’en vais, mais l’Etat demeurera toujours. » Telle était la conception qu’avait de l’Etat celui à qui la postérité attribue légendairement la célèbre formule « L’Etat, c’est moi », et qui concentre sur son gouvernement le mythe de l’absolutisme compris péjorativement comme un régime politique dépourvu de constitution, autoritaire et non respectueux des droits des personnes. »       

                                                             Nicolas Chotard,

                                                         Président des Lys de France

                                                       

Si la Constitution de 1793 précisait que : “La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible…”, celle de 1958 rappelle le principe “La France est une République indivisible…”. Il y a toutefois une exception sur le territoire de la République : les 3 royaumes coutumiers de Wallis et Futuna

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