Cette année, le joli mois de mai marial est marqué par le 230e anniversaire de l’entrée au Ciel de Madame Élisabeth, jeune femme pure et pieuse, assassinée pour le seul « crime » d’être la sœur du « dernier tyran ».
Élisabeth voit le jour le 3 mai 1764. Le jour même, son frère, le duc de Berry, futur Louis XVI, 9 ans, la porte sur les fonts baptismaux de la chapelle royale du château de Versailles. Trois ans plus tard, son père le dauphin Louis Ferdinand meurt, Marie-Josèphe, son épouse l’accompagne dans la tombe deux ans plus tard laissant orphelins Madame Clotilde et Madame Elisabeth et les trois futurs rois de France : Louis XVI, Charles X, Louis XVIII. À la mort de Louis XV, son grand-père, en 1774, Louis XVI la prend en charge, affectueusement il loue ses qualités « C’est une charmante enfant qui a de l’esprit, du caractère et beaucoup de grâce ». La jeune princesse est bercée dans un univers profondément catholique rendant visite régulièrement à sa tante Louise de France au Carmel de Saint-Denis.
À 19 ans, Louis XVI lui offre le domaine de Montreuil situé non loin du château de Versailles. Mais point de vie de cour ou de frivolité pour la jeune princesse, elle distribue aux pauvres du quartier les produits de sa ferme, parcourt les rues pour aller soigner les malades, son château faisant office de dispensaire. Sa bonté est reconnue, elle est « la bonne dame de Montreuil ». Comme le précise l’abbé Xavier Snoëk, postulateur de la cause en béatification « elle a très vite compris qu’elle ne se marierait pas et qu’elle n’était pas non plus appelée à la vie religieuse, et qu’elle a choisi, dès 1782, de se donner radicalement aux pauvres ».
Lorsque la Révolution éclate, elle refuse de partir en émigration avec son frère, le comte d’Artois, et choisit de partager le destin de Louis XVI et de sa famille. Aux Tuileries, elle continue de pratiquer la charité lui valant le surnom de « la sainte Geneviève des Tuileries ». Elle suit la famille royale à Varennes, à la prison du Temple et sur l’échafaud. Lorsqu’on vient la chercher au Temple, elle est en train de faire la lecture à Marie-Thérèse, sa nièce qui ne manquera pas de faire plus tard son éloge « Je n’ai jamais trouvé en elle que religion, grand amour de Dieu, horreur du péché, douceur, modestie, courage et grand attachement à sa famille, pour qui elle a sacrifié sa vie, n’ayant jamais voulu quitter le roi mon père ; enfin, ce fut une princesse digne du sang dont elle sortait. »
Nicolas Chotard, Président des Lys de France. |